Le point sur le Canada rural - mars 2025
Pleins feux sur le Canada rural : la résilience est à nouveau mise à l'épreuve
Aujourd'hui plus que jamais, après avoir entendu directement les intervenants et les Canadiens dans le cadre de conversations et de mémoires, il est essentiel que nous prenions un moment pour réfléchir à notre vision commune de la prospérité économique du Canada rural.
Chaque jour, nous constatons que les Canadiens des régions rurales souhaitent, tant personnellement que par l'intermédiaire de leurs organisations, que l'on se concentre davantage sur leurs préoccupations et que l'on prenne des mesures à leur égard. Ces préoccupations vont de l'immigration et de l'intégration de la main-d'œuvre aux politiques de connectivité et de taxation, en particulier en ce qui concerne l'impact du climat sur les communautés rurales. Un intervenant a bien résumé la situation comme suit : « Nous avons besoin d'une nouvelle approche en matière de développement économique au Canada ».
Depuis le lancement du Groupe pour la promotion de la prospérité rurale, nous avons pu constater la résilience et l'ingéniosité des communautés rurales. Avec la grande incertitude qui règne sur le front du commerce nord-américain, cette résilience sera à nouveau mise à l'épreuve.
Notre mission est de souligner l'importance cruciale du Canada rural et du mode de vie rural pour la croissance économique et la prospérité de notre pays. Pour ce faire, nous nous employons à :
Rassembler des voix de tous horizons pour approfondir les liens et favoriser le dialogue quant aux spécificités des communautés rurales. Notre champ d'action s'étend actuellement aux Canadiens vivant dans les régions rurales du Canada et aux acteurs des politiques publiques qui se rencontrent dans les salles de conférence urbaines et rurales. Nous allons à la rencontre des Canadiens là où ils se trouvent, que ce soit à la Légion royale canadienne de l'île Fogo (Terre-Neuve), au Cercle des fermières du Québec, dans une ferme laitière de Steinbach (Manitoba) ou dans une petite entreprise du centre-ville de Vancouver, ainsi qu'en ligne.
Partager le vécu et les réussites du Canada rural et promouvoir vos initiatives par la voie de canaux de communication diversifiés et efficaces.
Demander des engagements garantissant qu'aucune réglementation ou initiative politique nuisant au Canada rural, même par inadvertance, ne sera mise en œuvre à l'avenir et que toutes les politiques et réglementations existantes seront réexaminées d'urgence dans une optique rurale, afin de veiller à ce qu'elles soutiennent réellement le mode de vie rural et créent de réelles opportunités.
Actuellement, nous nous attachons, par l'intermédiaire de notre lobbyiste, à communiquer avec les partis politiques et les équipes de transition avant les prochaines élections, afin de les sensibiliser à la nécessité d'inclure un volet rural dans leurs programmes. Dans le cadre des consultations en cours sur le budget 2025 du ministère des Finances du Canada, nous finalisons également un mémoire et nous poursuivrons notre engagement.
Dans les semaines à venir, vous pourrez également constater d'autres actions du Groupe pour la promotion de la prospérité rurale alors que nous mettons en œuvre une campagne numérique pour consulter les Canadiens et les rencontrer là où ils sont en ligne. Vous constaterez que l'évolution de nos communications reflète un changement naturel après la phase de diagnostic, qui consistait à mettre l'accent sur les défis et les lacunes, et à mettre en lumière, dans une même mesure, les promesses du Canada rural. Nous impliquerons les Canadiens dans ces démarches, notamment en partageant les contributions reçues à ce jour.
En outre, au fur et à mesure de l'évolution de la situation, et en gardant à l'esprit les complexités de nos marchés nord-américains, nous demeurons vigilants quant à tout engagement à l'extérieur du Canada. N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires à ce sujet : info@ruralprosperity.ca.
Ce bulletin, Le point sur le Canada rural, vous tiendra, ainsi que tous les intervenants, informés de nos activités et mettra en lumière les besoins et les apports des communautés rurales. Nous serions ravis d'avoir de vos nouvelles afin de pouvoir partager votre histoire et celle de vos voisins. N'hésitez pas à nous faire part de vos idées.
Vous êtes au cœur de ces efforts et nous sommes heureux de collaborer avec vous!
Le vice-président honoraire Dennis Dawson est photographié avec la présidente honoraire Candice Bergen au CNA, peu après le lancement du Groupe pour la promotion de la prospérité rurale.
La présidente honoraire rencontre les parties prenantes
L'honorable Candice Bergen, présidente honoraire du Groupe pour la promotion de la prospérité rurale, a rencontré les intervenants du secteur agricole à Ottawa le mois dernier pour présenter le travail du groupe et promouvoir le Canada rural, qui est, selon elle, « le joyau de notre nation ».
Elle a salué le leadership du secteur laitier en matière de prospérité rurale, d'innovation et de création d'emplois, et a évoqué la nécessité de protéger le « mode de vie rural » et de sensibiliser les Canadiens des zones urbaines à la valeur que la prospérité rurale apporte non seulement à leur propre vie, mais aussi à la réussite des organismes.
Par ailleurs, lors d'un événement organisé à l'automne par l'Association des produits forestiers du Canada et auquel un grand nombre de personnes ont assisté, Mme Bergen a reçu le prix Jim Carr Forest Community Champion pour son engagement en faveur des ressources naturelles et du mode de vie rural du Canada tout au long de sa carrière.
« J'ai eu le privilège de travailler pour des Canadiens d'un océan à l'autre et de voir le travail important qu'ils accomplissent pour faire de notre pays un meilleur endroit où il fait bon vivre. Cela s'appliquait particulièrement dans nos communautés rurales et éloignées, où notre secteur forestier est souvent le principal moteur de la croissance économique », a-t-elle fait valoir.
Au cours d'une table ronde qu'elle a animée dans le cadre du même événement, Mme Bergen affirmait : « Il y a un réel manque de services et il a un effet direct sur les Canadiens des régions rurales et sur la façon dont nous pouvons gérer nos entreprises et nous développer ».
Elle et le vice-président honoraire, Dennis Dawson, se sont engagés à promouvoir l'urgence de ces enjeux par des communications publiques.
Un aperçu de la marche à suivre concernant les tarifs douaniers américains qui se profilent à l'horizon : « Tout simplement une mauvaise affaire ».
Depuis lundi matin, les projets de Donald Trump en matière de tarifs douaniers restent imprévisibles.
Un décret publié aujourd'hui jette les bases de la suppression de la règle qui permet à certaines expéditions de faible valeur en provenance du Canada d'entrer aux États-Unis sans payer de tarifs douaniers.
Le 4 mars, il a menacé d'imposer des tarifs douaniers de 25 % sur la plupart des produits canadiens, bien que des retards soient possibles et que les experts s'attendent à un nouveau report ou à une réduction des tarifs douaniers.
À compter du 12 mars, l'imposition de tarifs douaniers de 25 % sur l'acier et l'aluminium sont probables, ce qui aura un impact considérable sur le Canada. Le champ d'application reste flou et la mise en œuvre pourrait s'étendre aux pièces d'automobiles et aux matériaux de construction. Un report est également possible.
D'ici le 1er avril, les États-Unis réexamineront leurs mesures commerciales, ce qui pourrait conduire à l'instauration de tarifs douaniers minimaux à l'échelle mondiale ou à des tarifs douaniers de rétorsion ciblés contre certains pays, dont le Canada.
Le 2 avril, Trump a menacé d'imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les importations d'automobiles, de semi-conducteurs, de produits pharmaceutiques et éventuellement de bois d'œuvre, ce qui pourrait nuire à l'économie canadienne.
Plus tard, au printemps 2025, Trump pourrait utiliser ces tarifs douaniers comme levier pour renégocier l'ACEUM, en exigeant un meilleur accès au marché canadien des produits laitiers, des changements dans les politiques de commerce numérique et des restrictions au commerce automobile. Si le Canada résiste, Trump pourrait menacer de se retirer de l'accord.
Les États-Unis ont justifié ces mesures par la nécessité de lutter contre l'immigration illégale et le trafic de drogue.
En réponse, le premier ministre canadien Justin Trudeau s'est engagé à appliquer « des tarifs douaniers équivalents, dollar pour dollar » sur 155 milliards $ de marchandises américaines si les tarifs douaniers américains sont appliqués. La phase initiale impose des tarifs douaniers de 25 % sur 30 milliards $ d'importations américaines, et il est prévu d'étendre ces droits aux 125 milliards $ restants dans un délai de trois semaines. Cette position reflète l'engagement du Canada à défendre ses intérêts économiques dans le cadre de l'escalade du conflit commercial.
Si beaucoup d'autres sont touchés, le secteur agricole rural est particulièrement vulnérable. Les agriculteurs canadiens exportent environ 60 % de leurs produits vers les États-Unis, et les dirigeants du secteur s'inquiètent de l'impact potentiel des tarifs douaniers sur les flux de trésorerie et la rentabilité.
Chris Davison, président du Conseil canadien du canola, a fait remarquer que les agriculteurs risquent d'être affectés dans tous les aspects de leurs activités. « Il est certain que les agriculteurs en ressentiront les effets », a-t-il déclaré. « Nous prévoyons qu'il touchera pratiquement tous les aspects de leurs activités. »
En outre, les raffineurs américains explorent des solutions de rechange au pétrole canadien en prévision des tarifs douaniers, ce qui pourrait perturber les chaînes d'approvisionnement existantes et avoir un impact sur les opérations.
Le risque d'une guerre commerciale à grande échelle se profile, avec des conséquences importantes pour les industries et les consommateurs des deux pays. Des efforts diplomatiques sont en cours pour résoudre les différends et éviter une nouvelle escalade, mais la dernière chose dont nos innovateurs ruraux ont besoin, c'est d'une incertitude permanente.
Keith Currie, président de la Fédération canadienne de l'agriculture, estime que les tarifs douaniers auront des conséquences négatives des deux côtés de la frontière. « Nos secteurs agricoles dépendent l'un de l'autre, non seulement pour vendre des produits, mais aussi pour fournir des intrants essentiels à la production alimentaire, tels que les engrais. »
Nos concurrents du monde entier sont les seuls gagnants d'un conflit commercial entre le Canada et les États-Unis, a fait valoir M. Currie, ajoutant que « les tarifs douaniers sont tout simplement une mauvaise affaire ».
Dans une déclaration commune, l'Association canadienne du bétail et l'Association nationale des engraisseurs de bétail ont indiqué que l'industrie du bœuf demanderait une exemption des tarifs douaniers généraux et plaiderait en faveur d'une aide pour les producteurs touchés.
Le Canada rural est l'épine dorsale de notre économie. Il comprend des travailleurs dans les industries suivantes :
Secteurs innovants
Agriculture
Sylviculture
Ressources naturelles
Télécommunications
Infrastructures vitales et chaînes d'approvisionnement
Technologie (fourniture de soins de santé aux communautés rurales et éloignées) et bien plus encore!
Le Canada rural est un important créateur de richesses et d'opportunités pour l'ensemble du pays et ses industries sont les principaux moteurs des exportations vers les États-Unis. Toute augmentation des tarifs douaniers ou des restrictions commerciales entraînerait presque à coup sûr une réduction de l'accès au marché, une baisse des prix des produits canadiens et des pertes d'emplois dans les industries rurales. Cela aura un impact direct sur les revenus agricoles, perturbera les chaînes d'approvisionnement et nuira aux petites entreprises qui dépendent des exportations pour maintenir leurs activités.
Point de vue : le chef d'un groupe forestier se fait le champion des produits essentiels fabriqués au Canada
Par Derek Nighbor, président et chef de la direction, Association des produits forestiers du Canada (APFC)
Bien qu'elle soit immédiatement ressentie dans les régions rurales et nordiques du Canada, la menace de tarifs douaniers américains qui pèse actuellement sur le secteur forestier canadien a de sérieuses répercussions sur le reste du pays. Il s'agit d'un signal d'alarme qui nous incite à améliorer d'urgence notre compétitivité et nos infrastructures et à diversifier nos marchés d'exportation, parallèlement aux efforts que nous déployons dans ce nouveau monde pour faire évoluer notre partenariat en matière d'économie et de sécurité avec nos voisins américains.
La sylviculture est depuis longtemps une pierre angulaire des économies canadienne et nord-américaine. Mais ce ne sont pas les 87 milliards $ et plus de revenus qu'elle génère chaque année disent tout. Les avantages économiques, environnementaux et sociaux de la foresterie proviennent de plus de 200 000 Canadiens directement employés dans le secteur, qui vivent et travaillent dans des centaines de communautés à travers le pays.
En ces temps d'incertitude, il serait bon de garder en mémoire les leçons que nous avons tirées de la pandémie sur l'importance des chaînes d'approvisionnement nationales et la nécessité de veiller à ce que nous puissions fournir des produits essentiels à tous les Canadiens. Nous devons donner la priorité à la croissance durable de nos industries de ressources naturelles, afin de ne pas dépendre d'autres pays pour les biens et fournitures de base - et de pouvoir générer de manière fiable de la richesse économique pour les familles canadiennes.
Les communautés forestières du Canada sont en première ligne pour fournir des produits essentiels innovants « fabriqués au Canada » qui peuvent répondre à nos besoins les plus fondamentaux, notamment des logements abordables, des biocarburants, des emballages en papier, des couches et d'autres produits d'hygiène. Il est grand temps que nous reconnaissions ces travailleurs et les contributions qu'ils apportent au reste du Canada en veillant à ce que nous ayons un programme économique national clair qui tienne compte de leurs conditions locales uniques.
Aujourd'hui, comme tout au long de notre histoire, la foresterie constitue l'épine dorsale du Canada en maintenant en vie des centaines de communautés et en les plaçant à l'avant-garde du monde. Les Canadiens ruraux méritent un plan de croissance économique clair qui saura faire une différence positive dans la vie des gens qui vivent dans ces communautés.
Démontrez votre leadership et faites passer votre message
Si vous avez un enjeu politique qui nécessite un examen approfondi, nous serions ravis d'en prendre connaissance et de le présenter à notre public de communication élargi. N'hésitez pas à nous contacter dès aujourd'hui pour établir un partenariat avec nous en contribuant au contenu ou en faisant de la publicité dans Le point sur l'actualité rurale et plus encore. Envoyez-nous un courriel à info@ruralprosperity.ca pour convenir d'un rendez-vous.
La stabilité du #polcan est encore plus nécessaire aujourd'hui
Les mois qui viennent de s'écouler ont été tumultueux pour la politique fédérale canadienne et le terrain continue d'évoluer rapidement. Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre, a pris la tête de la course pour succéder au premier ministre Justin Trudeau en tant que chef du Parti libéral, suite à l'annonce de la démission de ce dernier en début d'année. Certains estiment que la décision de M. Carney d'entrer dans la course a ravivé les chances des libéraux pour les prochaines élections, qui pourraient être annoncées dès le mois de mars.
Les sondages montrent aujourd'hui que les libéraux, qui, il y a quelques semaines encore, n'avaient aucune chance de conserver le pouvoir, ont réduit l'écart autrefois considérable qui les séparait du Parti conservateur du Canada à un mince avantage à un chiffre. La plupart des observateurs pensent que cela ne se serait pas produit sans le sentiment d'urgence créé par le président américain Donald Trump et son plan tarifaire - sans parler de ses commentaires désinvoltes sur l'annexion du Canada - cependant, le portrait d'ensemble de la politique fédérale canadienne a complètement changé, même s'il reste certainement chaotique.
Comme vous le savez, le Parlement est prorogé, les législateurs ne devant pas revenir avant le 24 mars, et l'état des finances de notre gouvernement est donc en sursis. Les législateurs n'ont pas eu l'occasion de débattre de la mise à jour fiscale du gouvernement, qui fait état d'un déficit fédéral de 62 milliards $. Les dirigeants de tous les partis politiques, y compris Pierre Poilievre, rajustent rapidement leurs messages et leurs plates-formes pour réagir à la dureté des tactiques de Washington.
« Le prochain Premier ministre du Canada doit prendre les devants et se concentrer sur le renforcement des relations commerciales entre le Canada et les États-Unis », a indiqué Candace Laing, cheffe de la direction de la Chambre de commerce du Canada. « Tout propriétaire d'entreprise est conscient du danger de rester dans le rouge année après année. Tout propriétaire sait que les hypothèques ne devraient pas augmenter avec le temps. L'absence de responsabilité fiscale, de pair avec un gouvernement en plein désarroi, crée une profonde instabilité pour les entreprises et les familles canadiennes à un moment où nous avons besoin du contraire ».
Pour les Canadiens des zones rurales, plusieurs points abordés dans l'ÉÉA doivent encore être clarifiés. Avant de proroger le Parlement, les libéraux ont promis d'investir dans le Fonds pour l'infrastructure alimentaire locale, d'étendre le supplément rural du remboursement des émissions de carbone au Canada, de donner la priorité à une nouvelle initiative bancaire communautaire et de soutenir la conversion de la centrale électrique de Belledune à la biomasse.
Ces mesures témoignent d'une reconnaissance claire des défis auxquels sont confrontées les communautés à travers le Canada. Le déficit aura un effet préjudiciable sur le Canada rural, d'autant plus que les tensions avec les États-Unis pourraient obliger les décideurs politiques canadiens à modifier sensiblement leurs priorités en matière de dépenses, par exemple pour atteindre les objectifs de l'OTAN ou pour soutenir les travailleurs dont les emplois ont été affectés par la menace d'une éventuelle guerre commerciale.
« Les milieux d'affaires canadiens demeurent extrêmement préoccupés par l'absence de plan solide de la part du gouvernement pour s'attaquer au déficit croissant et relancer la prospérité économique », a déclaré M. Laing. « Des fabricants aux agriculteurs, une relation tendue avec les États-Unis se fera sentir dans tous les secteurs. »
Un ancien haut fonctionnaire du commerce a fait valoir que le moment choisi pour la menace tarifaire est « très malheureux » pour le Canada, car notre propre scène politique est instable. « Nous ne sommes vraiment pas dans une position souhaitable pour ce qui est d'avoir une stratégie claire et cohérente pour l'avenir, compte tenu de toute cette incertitude », a souligné le fonctionnaire dans le cadre d'une récente conférence. « Tous ces enjeux, qu'il s'agisse des problèmes aux frontières, du commerce, des problèmes de déficit, des pratiques commerciales déloyales, tout cela finira par se transformer en une sorte de négociation, et il s'agira alors de déterminer la meilleure façon d'y faire face. »
Le fonctionnaire a insisté sur la nécessité d'avoir un plan plutôt que de commencer trop tôt en faisant des concessions. « D'autres ont dit que nous pourrions avoir besoin d'établir certaines obligations en ce qui concerne nos ressources », a-t-il dit. « Je suis sûr que vous avez entendu, comme moi et comme d'autres, que nous devions mettre les produits laitiers sur la table. Il est ressorti très clairement des négociations que nous avons eues avec la dernière administration Trump et qui ont abouti à l'ACEUM que si vous offrez des concessions aux États-Unis trop tôt, elles n'auront pas beaucoup de valeur. Les États-Unis vont simplement les accepter. »
Il est maintenant essentiel que le gouvernement fasse preuve de la stabilité et de l'engagement nécessaires pour obtenir des résultats tangibles pour tous les Canadiens.
Les candidats à la direction du Parti libéral Karina Gould, Frank Baylis, Chrystia Freeland et Mark Carney, photographiés à Montréal lors du débat en anglais le 25 février.
Les candidats à la direction du parti libéral font l'éloge du Canada rural
Deux candidats à la direction du parti libéral ont souligné l'importance du Canada rural lors du débat anglophone du 25 février à Montréal et un autre l'a fait lors du lancement de sa campagne.
En réponse à une question sur la productivité face aux menaces tarifaires des États-Unis, Chrystia Freeland a fait remarquer que le Canada rural est une pièce maîtresse du casse-tête.
« Je veux parler d'un secteur de l'économie où la productivité a fait d'énormes bonds, ce qui est essentiel à la résilience et à la force économique du Canada, en particulier face à Donald Trump, et c'est le Canada rural », a-t-elle déclaré. Ayant elle-même grandi dans une ferme en Alberta, elle a déclaré qu'elle savait que les agriculteurs « sont une source importante de force lorsqu'il s'agit de cette impasse avec les États-Unis ».
Karina Gould a indiqué qu'elle soutenait les économies rurales du Canada et qu'en tant que premier ministre, elle rétablirait le projet de loi C-282 pour protéger la gestion de l'offre. « Il s'agit d'un projet de loi qui est malheureusement mort lorsque le Parlement a été prorogé, mais je pense qu'il est impératif de protéger nos secteurs soumis à la gestion de l'offre », a-t-elle fait valoir. Une des frustrations de Roland, membre de l'auditoire, à l'égard de notre gouvernement est que nous n'avons pas suffisamment parlé des secteurs du Canada rural, qu'il s'agisse des mines, de l'énergie, de l'agriculture ou de la sylviculture.
Lors du lancement de la campagne de Mme Freeland à Toronto, le député libéral du Québec et président du caucus, Stéphane Lauzon a fait remarquer qu'il avait travaillé avec Mme Freeland au cours des neuf dernières années et qu'il savait qu'elle s'était investie auprès de tous les Canadiens « dans les grandes villes, les petites villes et les régions rurales ».
« Nous savons que les régions rurales sont au cœur de notre économie et de notre identité », a-t-il déclaré, ajoutant que Mme Freeland comprend que toutes les régions du Canada ont besoin d'être soutenues.
Lorsqu'elle est entrée en scène, Mme Freeland a parlé de son enfance dans une région rurale de l'Alberta. « Si Toronto est aujourd'hui ma ville de résidence, je suis née à Peace River, en Alberta, un endroit situé dans la partie rurale de notre pays, dont Stéphane Lauzon a parlé de manière si émouvante. Mon père est agriculteur et avocat dans une petite ville, et ma mère est une immigrante ukrainienne qui est arrivée ici avec sa famille alors qu'elle était enfant », a-t-elle déclaré, soulignant qu'elle doit beaucoup au travail acharné de ses parents.
Lors du lancement de son programme à Edmonton, Mark Carney a évoqué certains des problèmes auxquels sont confrontés les Canadiens, y compris dans les régions rurales. « Notre époque est tout sauf ordinaire. Le système ne fonctionne pas comme il le devrait et ne fonctionne pas comme il le pourrait », a-t-il déclaré, ajoutant que de nombreux Canadiens peinent à joindre les deux bouts, incapables de trouver un médecin de famille ou de payer leur logement. « Nous vivons les deux plus grandes révolutions technologiques depuis la fission de l'atome. Notre climat subit des changements qui menacent les moyens de subsistance de Fort Mac à Fort Smith ».
Beaucoup d'obstacles, mais les entreprises des régions rurales et des petites villes restent optimistes, selon l'enquête de Statistique Canada
Les entreprises des régions rurales et des petites villes (RRPV) du Canada ont été confrontées à un contexte économique complexe au quatrième trimestre de 2024, selon une nouvelle analyse basée sur l'Enquête canadienne sur les conjonctures économiques. Les principaux enjeux comprennent la hausse du coût des intrants, les pénuries de main-d'œuvre et l'augmentation du fardeau de la dette, qui ont également eu une incidence sur les régions urbaines fonctionnelles. Malgré ces obstacles, une majorité d'entreprises ont exprimé leur optimisme quant aux perspectives pour 12 mois.
Le rapport met en évidence les divergences entre les zones rurales et les zones nordiques
Le Rapport sur l'état du Canada rural 2024 de la Fondation canadienne pour la revitalisation rurale met en lumière les défis et les opportunités des communautés rurales, éloignées et nordiques. Alors que certaines régions sont confrontées à un déclin démographique, d'autres connaissent une croissance grâce à l'immigration et au retour des résidents. Les industries traditionnelles évoluent et de nouveaux secteurs, tels que les énergies renouvelables et la technologie, offrent un potentiel de croissance.
Les zones rurales sont confrontées à des risques climatiques, à des infrastructures vieillissantes et à des services limités, mais les communautés nordiques font preuve de résilience, selon le rapport, qui fait valoir les partenariats avec les communautés autochtones, l'innovation numérique, les économies durables et les systèmes alimentaires locaux. Il préconise une stratégie rurale nationale, des infrastructures résistantes au climat, de meilleurs soins de santé et des initiatives dirigées par les Autochtones pour jeter les assises d'un Canada rural plus fort et plus prospère.
Malgré les difficultés, il y a possibilité de tirer parti des technologies numériques, de créer des modèles économiques durables et de renforcer les systèmes alimentaires locaux, indique le rapport.
Les réductions touchant l'immigration signifient que les communautés rurales vieilliront plus rapidement
Le plan canadien des niveaux d'immigration pour 2025-2027, publié en octobre 2024, prévoit une baisse de la population de 0,2 % en 2025 et 2026, suivie d'un retour à une croissance de 0,8 % en 2027. Au cours de cette période, la population âgée de 65 ans et plus devrait augmenter de près de 3 % par an.
La population en âge de travailler (15-64 ans) pourrait diminuer de plus de 450 000 personnes entre fin 2024 et fin 2026, selon le rapport. En revanche, l'immigration internationale et les résidents non permanents de ce groupe d'âge augmenteront de plus d'un million en 2024, soit à peu près la taille de l'ensemble de la population de la Nouvelle-Écosse.
Les communautés rurales vieillissent plus rapidement que les zones urbaines, car elles ne bénéficient pas de l'afflux de nouveaux résidents issus de l'immigration.
« La probabilité que des immigrants s'installent dans le Canada rural a en fait diminué au fil du temps au lieu d'augmenter », a souligné Lindsay Finlay, candidate au doctorat en sociologie à l'université Western et auteure principale de l'ouvrage The Places We'll Go : Rural Migration in Canada. « Il s'agit d'enjeux comme le manque de moyens de transport, le manque d'emplois, le manque d'opportunités académiques. Il y a aussi le risque d'une discrimination potentielle dans ces domaines ».
La quête de moyens d'attirer davantage d'immigrants, d'investir dans la formation de la main-d'œuvre et de tirer parti de la technologie pour atténuer les pénuries de main-d'œuvre et soutenir la croissance économique doit être une priorité.
Des Fitbits pour les vaches? Comment la technologie peut-elle stimuler les économies rurales?
Karen est une éleveuse de vaches laitières qui utilise une technologie de pointe, qu'elle compare à un « Fitbit pour vaches », pour surveiller leur santé et leur productivité. Cette technologie lui permet de suivre l'activité, l'alimentation et la production de lait de chaque vache, ce qui l'aide à prendre des décisions éclairées et fondées sur des données.
« Je peux honnêtement dire que, certains jours, j'en sais probablement plus sur mes vaches que sur mes enfants », a-t-elle dit en plaisantant. « Nous suivons tous les composants de leur lait, leur alimentation. Nous évaluons les données en nous demandant si nous faisons le meilleur travail possible. Y a-t-il quelque chose qui ressort et que nous pourrions modifier pour améliorer encore la situation des vaches? »
Mère de quatre enfants, elle et son mari dirigent aujourd'hui leur exploitation de 400 vaches avec l'aide de huit employés. Elle préconise la compassion en milieu de travail et est fière de produire des aliments nutritifs de grande qualité. « C'est incroyable ce qui se passe dans les exploitations laitières, où les décisions sont fondées sur des données et où l'on fait les meilleurs choix en matière de soins aux animaux », a-t-elle ajouté.
Les innovations de CGI en matière d'IA sauvent des vies dans les communautés rurales et éloignées
Le premier épisode du balado I4 Insights explore la façon dont les technologies de pointe transforment les soins de santé, en particulier pour les communautés rurales et isolées.
Joy Ardz, de CGI, a présenté un projet innovant conçu à l'origine pour les astronautes et qui a des applications directes pour les populations mal desservies : « Nous avons mis au point un conteneur intelligent capable de s'enregistrer, de guider le patient tout au long de cette expérience interactive d'autodiagnostic, de télémédecine, d'éducation médicale et de traitement. »
Cette technologie pourrait révolutionner l'accès aux soins dans les régions isolées, y compris les communautés autochtones.
Andrew Doner, vice-président de CGI chargé de l'IA et des données analytiques, a évoqué le rôle de l'IA dans le diagnostic et l'efficacité, citant une collaboration avec l'université d'Helsinki, qui utilise l'IA pour détecter les hémorragies cérébrales des jours ou des semaines avant qu'elles ne deviennent critiques : « En ayant une solution d'IA qui complémente l'expertise des spécialistes, nous sommes maintenant en mesure de diagnostiquer et de commencer à traiter ces problèmes à l'avance. »
Joshua McCutcheon, consultant principal en programmes auprès des services de santé de l'Alberta, s'est interrogé : « Je suis curieux de savoir ce que cela signifie pour l'Alberta. Quelles sont les prochaines étapes et comment pourrions-nous faire en sorte que certains de ces travaux commencent à affecter nos communautés rurales ou les personnes qui cherchent à accéder à leurs informations d'une manière plus significative pour elles. »
Mme Ardz a souligné la nécessité d'adopter une approche centrée sur l'humain et sur la conception dans la politique de santé de l'Alberta. Elle a comparé le flux de données sur les soins de santé à une angiographie, expliquant que les blocages dans l'information et l'accès des patients peuvent être tout aussi nocifs que les problèmes de santé physique.
M. Doner a insisté sur l'urgence d'adopter l'IA de manière responsable pour répondre aux demandes croissantes en matière de soins de santé, déclarant : « Il est temps de faire preuve d'audace, de courage et d'action. »
L'épisode a également couvert le travail de CGI auprès des communautés autochtones, en utilisant des évaluations de risques alimentées par l'IA pour la sécurité incendie et des assistants virtuels pour améliorer l'accessibilité aux soins de santé. Ces initiatives montrent comment la technologie peut combler les lacunes dans les soins de santé ruraux, rationaliser les opérations et améliorer les résultats pour les patients. « Ce type de technologies nous permet d'apporter une expertise de niveau international à des communautés qui n'y auraient pas accès autrement », a déclaré M. Doner.
Pour écouter l'intégralité de la baladodiffusion, cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=j8BDylcicPs
Nous souhaitons vous entendre
Avez-vous des nouvelles, des analyses ou des événements en vue portant sur le Canada et que vous aimeriez partager? Réalisez-vous des choses intéressantes et dignes d'intérêt pour libérer le potentiel du Canada rural? Nous serions heureux de vous présenter, vous ou votre organisme. N'hésitez pas à communiquer avec nous : info@ruralprosperity.ca.